Le porc-épic

Porc épique

Hystrix Cristata est une espèce de porc-épic présente seulement dans la moitié nord de l’Afrique, ainsi que dans la partie méridionale de l’Italie. Ce gros rongeur est très discret, car essentiellement nocturne. Surtout végétarien, il se nourrit en grande partie en déterrant des racines.

Généralement, la majeure partie du corps est couverte d’épines en forme de stylets; raides et aplatis, ces poils rigides ont une pointe acérée et des cannelures longitudinales. Un porc-épic peut posséder jusqu’à 30 000 piquants. Ces pointes très aiguisées atteignent 30 cm de long.

La stratégie de défense des porcs-épics repose avant tout sur la dissuasion, mais lorsque l’intrus ne déguerpit pas, il faut alors contre-attaquer. Après avoir poussé force grognements, gratté furieusement le sol avec ses pattes, le porc-épic se déplace alors à reculons ou latéralement, tout en lançant sa queue musculeuse et hérissée vers son adversaire.

Si elles atteignent leur but, les épines peuvent causer des dégâts importants et même entraîner la mort: un carnivore fouetté en pleine tête risque un oeil crevé ou une gueule si chargée d’épines qu’il lui deviendra impossible d’avaler toute nourriture… parfois jusqu’à l’inanition.

Leopard_Porc-epic

 

écologie:

Les porcs-épics possèdent un gros cerveau et une bonne mémoire. Comme d’autres rongeurs tels que le rat ou le castor, ils manifestent un degré d’intelligence certain et savent s’adapter à un environnement nouveau.

À l’instar de tous les rongeurs, le porc-épic est en effet un animal dont les dents sont à croissance continue.

Les petits porcs-épics viennent au monde dans le terrier familial, dans une chambre tapissée d’herbes; ils pèsent alors 300 g environ. Ils peuvent se nourrir comme des adultes au bout d’une dizaine de jours, mais continuent à téter le sein de leur mère pendant 4 à 5 mois.

Élevés en colonie, les jeunes porcs-épics font l’objet de tous les soins et chaque membre du clan est concerné par cette tâche. Les mâles s’occupent des éventuels agresseurs, qu’ils repoussent avec la plus grande énergie, et les deux parents accompagnent leurs enfants dans la quête de nourriture jusqu’à l’âge de six mois!

La femelle a un cycle de réceptivité oscillant entre 28 et 36 jours. C’est elle qui prend l’initiative vis-à-vis du mâle. Le ou les deux nourrissons, puisqu’une femelle sur trois met bas à des jumeaux, naissent au bout de 100 jours environ.

Au Maroc

Voici ce qu’en dit Fabrice Cuzin spécialiste des grands mammifères du Maroc dans son doctorat (2003):

« Le porc-épic est chassé pour sa chair, généralement au gîte (Monteil 1951). C’est une espèce très recherchée en médecine traditionnelle et en magie, comme en attestent les dépouilles fréquemment observées dans les étals des  » ‘attarin »: les pattes sont utilisées comme talisman, ou pour soigner diverses affections, en particulier les maladies des seins; les piquants sont utilisés dans diverses fumigations destinées à des exorcismes, pour stimuler la lactation, ainsi que dans des remèdes contre les ophtalmies (Bellakhdar 1997). Dans la région de Tan Tan et Guelmim, les parties génitales externes de la femelle sont utilisées pour résoudre des problèmes de stérilité féminine, la valeur marchande d’un animal étant de l’ordre de 1000 Dh en 1998 (M. Ennah, comm. pers.).

L’espèce est protégée par la loi, mais cette protection est particulièrement peu appliquée, étant donnée la facilité d’achat de partie d’animaux.La dégradation des milieux a enfin également très probablement contribué à la régression de l’espèce. Il est probable que toute diminution de la biomasse végétale entraîne une diminution de la densité de l’espèce.

Afin d’assurer la conservation de l’espèce, il serait donc indispensable que la loi concernant sa protection soit effectivement appliquée. S’il semble difficile d’empêcher les prélèvements sur le terrain, une bonne part de la commercialisation pourrait aisément être prohibée, au niveau des points de vente, qui ne sont absolument pas cachés.

Une sensibilisation des agents de terrain des Eaux et Forêts à la détection de cette espèce discrète permettrait d’améliorer les données au niveau quantitatif et qualitatif.
La mise en oeuvre d’aires protégées, en particulier du Parc National du Bas Draa, est un facteur crucial pour le maintien de l’espèce. L’espèce devra cependant y faire l’objet d’une protection spécifique, car son habitat, situé sur les sommets montagneux, est peu accessible.

Enfin, pour une espèce globalement si peu connue, la collecte de données biologiques et le lancement de programmes de recherche permettraient de mieux suivre l’évolution des effectifs, et de cadrer les mesures de gestion. »

Photo: Michel Aymerich

 

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A propos O.A

Founder of Ecologie.ma, Oussama Abaouss is a journalist specialized in the Natural Heritage of Morocco, a teacher of Environmental and Scientific Journalism at ILCS in Rabat, founder of the "tribe of Moroccan ecologists" and a member of the Moroccan Ornithological Group.

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2 commentaires

  1. C'est dommage,tuer des animeaux rien que pour faire des talismans ou des remedes qui sont même pas sure…sans penser que ca un impacte sur l'envirenement…

  2. Bonjour

    Cest la première fois que je croise un porc epic dans la région de chtoukka ait baha (45 km d'Agadir). Malheureusement il a eu la malchance d'être sur une route très fréquentée et à été écrasé par une voiture ou un camion. J'ai pris une photo de l'animal a toute fin utile et reccuperé quelques eguillons.

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